Télétravail : les pays dorés changent la donne !
La crise sanitaire liée au Covid-19 provoque des changements profonds depuis maintenant plus d’un an. Le télétravail, qui était déjà pratiqué dans certaines entreprises, s’est aujourd’hui développé à grande échelle dans le monde entier. Depuis le début de cette crise, de nombreux salariés travaillant à distance se sont installés à l’étranger pour une durée plus ou moins longue.
Les pays dorés : le nouvel eldorado
Cette nouvelle tendance pousse les pays attractifs à lancer des campagnes de communication intensives pour inciter les salariés à venir télétravailler dans leur pays. Ces « pays dorés » comme la Grèce, la Tanzanie ou l’Île Maurice ont un grand intérêt à faire venir des salariés étrangers sur une longue durée. En effet, les expatriés en télétravail représentent une opportunité du fait de leur mode de vie et de leurs habitudes de consommation. Ils permettent à ces pays très impactés par la crise du Covid-19 de relancer leur économie.
Certains, comme la Barbade, les Bermudes ou bien encore le Costa Rica, proposent même des visas de longue durée (« VISA Nomade »).
Au de-là des offres de visas, un grand nombre d’agences de voyage proposent désormais des formules de voyage avec le logement, la wifi haut débit et les cours de langues compris. D’autres concepts voient également le jour, comme le coliving, alliant le coworking et la colocation.
Saisissant l’opportunité, certaines entreprises font la promotion d’un nouveau nomadisme digital. Elles proposent aux employés et aux employeurs un support pour l’ensemble des formalités administratives. Ces sociétés proposent d’accompagner les salariés pour l’obtention de leur visa, la souscription aux assurances, l’ouverture d’un compte bancaire ou encore pour trouver un logement.
Pays du Sud VS pays du Nord
Cette nouvelle vague de télétravail à l’étranger crée deux mondes distincts : les pays dorés du Sud qui essaient d’attirer un maximum de salariés étrangers et les pays du Nord, qui tentent de retenir leurs télétravailleurs sur leur territoire.
Cette pratique nouvelle suscite néanmoins des interrogations relatives à la législation. Elle met les employeurs dans des situations inédites.
Que dit la législation ?
Aucun texte n’interdit à un salarié d’aller travailler à distance à l’étranger mais le Code du travail ne mentionne pas le télétravail sur l’angle international. Aucune adaptation particulière n’est prévue. C’est pourquoi les règles applicables en droit du travail et en droit de la sécurité sociale continuent d’être appliquées normalement.
Par ailleurs, il convient de vérifier quelles sont les procédures d’immigration en vigueur dans le pays d’accueil. Quant à la fiscalité, renseignez-vous sur l’existence d’accord bilatéraux.
Une fausse bonne idée ?
L’employeur a une obligation de santé et de sécurité vis-à-vis du salarié. Cette obligation demeure la même sur son lieu de télétravail. Ce dernier élément peut être dissuasif car il peut engendrer des frais supplémentaires pour l’employeur. En effet, si le salarié doit se déplacer pour un rendez-vous professionnel ou s’il doit revenir en urgence au bureau, c’est à l’employeur de payer les frais de déplacements.
Concernant la santé du salarié, plusieurs interrogations se posent sur les accidents du travail et les arrêts maladies car selon le pays de télétravail, les assurances ne fonctionnent pas de la même manière. Ce serait donc également à l’employeur de prendre en charge ces frais.
En résumé, le télétravail dans les pays dorés créé un fort engouement car ces pays séduisent par leur climat et leurs beaux paysages. Les salariés sont conquis et sont tentés de préparer leur départ. Les employeurs, quant à eux, sont sceptiques et ne semblent pas convaincus par cette idée. Il est donc indispensable de prendre connaissance de chacune des formalités et d’en discuter avec son employeur avant toute prise de décision.
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