Chasse aux talents : pourquoi l’Europe pourrait être la grande perdante
Tous les pays l’ont compris, notre économie repose désormais sur des compétences de plus en plus recherchées. La compétition pour attirer les talents fait rage et l’Europe reste dangereusement à la traine…
Les talents au cœur d’une compétition internationale.
Dans les années 90, la mondialisation progressive des économies et des entreprises a accentué les enjeux de l’innovation. Ce phénomène s’est accéléré dans les années 2000 avec l’évolution des technologies de l’information et de la communication.
Aujourd’hui, l’hyper compétition, l’innovation rapide et continue, les incertitudes de l’environnement ont renforcé les exigences des entreprises en matière de performance de leurs salariés. Les compétences et les talents sont désormais au cœur de la compétitivité des sociétés.
La globalisation a ainsi entrainé une compétition acharnée pour attirer les talents. Cette compétition se joue non seulement au niveau des entreprises mais aussi entre pays voire entre continents !
L’Europe : grande perdante dans la compétition pour les talents
L’Europe connaît déjà un déficit de compétences. Cette tendance est malheureusement appelée à s’aggraver. En effet, la part mondiale des diplômés européens de l’enseignement supérieur va encore diminuer d’ici 2030. Le vieillissement et la diminution des populations sont les premiers responsables de ce phénomène.
En 2030, plus de la moitié des diplômés de l’enseignement supérieur entre 25 et 34 ans aura suivi des études en Chine ou en Inde. De leurs côtés, l’Europe et les États Unis n’en comptabiliseront que 15%.
Le défi européen
L’Europe n’a pas d’autres choix que d’attirer des talents étrangers pour se maintenir dans la compétition internationale.
Malheureusement, plus de la moitié des étrangers immigrant en Europe aujourd’hui le font pour des raisons de regroupement familial ou des raisons humanitaires. Contrairement aux États-Unis, au Canada ou à l’Australie, l’Europe n’attire qu’une infime partie du flux des talents étrangers (1/3 contre pratiquement 2/3 pour l’Amérique du Nord en 2013).
Une des causes principales de ce phénomène est la complexité des procédures d’immigration et le manque d’harmonisation entre états européens sur le sujet. Malgré une forte volonté de la part de l’UE, les tentatives d’harmonisation et de simplification des différentes procédures sont encore insignifiantes.
L’exemple le plus révélateur reste la mise en place de la Carte Bleue Européenne, créée pour concurrencer la carte verte américaine. A l’origine, ce dispositif visait à faciliter la mobilité des cadres de haut niveau au sein de l’Europe. Depuis son lancement en 2014, seuls l’Allemagne et la France délivrent ce titre de séjour ; Il est quasi inexistant dans les autres pays. L’Union Européenne n’a pas su imposer des conditions de délivrance uniformes laissant ainsi à chaque pays le choix des critères. Parallèlement, le détenteur d’une CBE ne bénéficie pas non plus de passerelles pour aller d’un pays à l’autre…On est loin de la carte verte qui couvre tout le territoire américain.
Il s’agit pourtant d’un enjeu vital pour l’avenir de l’Europe.
Source de l’article : European Commission documents
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